Dans la grande famille des geeks, il y a ceux qui sont tombés dedans tout petits, et ceux qui découvrent encore la Force. Mon padawan, lui, c’est Sifly. Un pote qui aime la tech, mais qui a encore tout à apprendre sur l’art subtil d’être un geek accompli. Et comme tout bon maître Jedi du numérique, j’aime bien transmettre mon savoir.
L’autre jour, on discutait de films et de séries, et je lui lâche l’air de rien :
« Moi, j’ai mon propre serveur Plex à la maison. J’ai ripé tous mes DVD et Blu-ray, et je peux regarder ce que je veux, quand je veux, sans pub, sans abonnement, sans voir mes films disparaître du catalogue d’un service de streaming du jour au lendemain. »
Évidemment, il tilte direct.
« Attends, mais c’est trop bien ! Comment ça marche ? »
Je lui explique le principe : Plex, c’est un peu comme si tu avais ton propre Netflix, mais où c’est toi qui choisis les films, les séries, et même la musique si t’as une belle collection de CD. Il suffit d’un PC, d’un disque dur avec du stockage, et d’un peu de bidouille pour organiser tout ça proprement.
Étape 1 : Le test sur une machine virtuelle
Sifly est hypé. Il veut tester tout de suite. Plutôt que de foncer tête baissée, je lui propose d’installer Plex sur une machine virtuelle sous Ubuntu pour voir comment ça tourne. Une installation classique, pas trop compliquée :
- Installation d’Ubuntu 24.04 LTS sur VirtualBox.
- Installation de Plex Media Server avec quelques lignes de commande :
wget https://downloads.plex.tv/plex-media-server-new/1.x.x.x/debian/plexmediaserver_amd64.deb sudo dpkg -i plexmediaserver_amd64.deb
- Ajout des fichiers médias dans un dossier partagé entre l’hôte et la VM.
- Connexion à Plex via l’interface web (
http://localhost:32400/web).
Tout fonctionne, mais très vite, une contrainte apparaît :
« C’est relou de devoir lancer la VM à chaque fois que je veux mater un film… »
Eh oui, c’est bien pour tester, mais à l’usage, ce n’est pas viable.
Je lui explique ma config perso : un PC dédié, branché en permanence avec 4 To de stockage. Il valide direct et passe commande d’un mini PC Avemagic Vista Mini V1 et d’un disque dur externe no name de 2 To.

Étape 2 : L’installation sur un PC dédié
Quand le matos arrive, on attaque la vraie installation :
- Installation d’Ubuntu 24.04 LTS en version serveur (plus légère).
- Mise à jour du système :
sudo apt update && sudo apt upgrade -y
- Ajout des dépôts Plex et installation :
wget https://downloads.plex.tv/plex-media-server-new/1.x.x.x/debian/plexmediaserver_amd64.deb sudo dpkg -i plexmediaserver_amd64.deb
- Vérification du statut du service :
systemctl status plexmediaserver
- Connexion à Plex via l’interface web (http://localhost:32400/web).
Tout roule… enfin presque.
Les péripéties du geek
Péripétie n°1 : Un disque dur externe à la ramasse… et une arnaque
Premier test de transfert de fichiers et… catastrophe. Débits à 10 Mo/s, autant dire qu’on peut presque graver les films à la main plus vite. Un doute me prend, et après quelques recherches, le verdict tombe : arnaque. Ce n’est même pas un vrai disque dur, juste une carte SD déguisée en disque externe. Autant dire qu’il a fini direct dans le rayon des « Erreurs de jeunesse ».
Et là, en creusant un peu plus sur le vendeur, on découvre qu’il vend aussi des des disques durs externes, boîtiers d’ordinateurs… et des drapeaux pro-Trump. Autant dire que changer de fournisseur a été une nécessité autant technique qu’idéologique.
Résistance numérique, on est là !
Retour Amazon, et nouvelle commande pour un WD Elements 2 To.
Péripétie n°2 : Les droits d’accès sur le disque
Nouvel obstacle : Plex refuse de voir les fichiers du disque dur. Linux, fidèle à sa réputation, est un peu psychorigide sur les permissions. Il faut donner les bons droits :
sudo chown -R plex:plex /mnt/disque
sudo chmod -R 755 /mnt/disque
Après ça, Plex reconnaît enfin les fichiers.
Péripétie n°3 : Le chemin du disque change après un redémarrage
Après un reboot, Plex ne trouve plus les fichiers. Pourquoi ? Parce que le montage automatique (automount) change l’emplacement du disque à chaque redémarrage. Solution : fixer le montage dans le fichier /etc/fstab.
On trouve l’UUID du disque avec :
sudo blkid
Puis on ajoute une ligne dans /etc/fstab :
UUID=xxxxxxxx-xxxx-xxxx-xxxx-xxxxxxxxxxxx /mnt/disque ext4 defaults 0 2
Redémarrage, et cette fois, tout est stable.
Résultat : un Plex qui tourne comme une horloge
Après quelques jours de galères et de réglages, Sifly a enfin son propre serveur Plex. Il peut mater ses films sur sa télé, son téléphone ou son ordi, sans pub, sans coupures, et sans abonnement.
« C’est trop bien, pourquoi j’ai pas fait ça avant ? »
Bonne question, jeune padawan. Maintenant, il a non seulement une bibliothèque multimédia aux petits oignons, mais il a aussi appris les bases d’Ubuntu, la gestion des permissions Linux et l’importance du choix du matériel.
Et moi ? J’ai un padawan un peu plus proche du statut de geek accompli.
Envie de faire pareil chez vous ?
Si vous voulez vous lancer, voici les trois conseils essentiels que je retiens de cette aventure :
- Choisissez un bon disque dur : Évitez les modèles bas de gamme, privilégiez du WD, Seagate ou Toshiba.
- Apprenez à gérer les permissions sous Linux : Plex a besoin d’un accès en lecture sur vos fichiers.
- Fixez le point de montage de votre disque : Sinon, après un reboot, Plex risque de ne plus retrouver vos fichiers.
Mais tout ça, c’était que le début du voyage. Dans le prochain épisode, on parlera de ma propre config, un PC tellement puissant que je l’appelle la patate, et surtout, comment transformer vos DVD et Blu-ray en fichiers prêts à rejoindre votre serveur Plex.
Si vous avez des questions ou des galères, lâchez un commentaire, on réglera ça ensemble. Parce qu’un vrai geek, ça partage ses connaissances !
